lundi 4 mars 2013

Réflexion sur le dossier "Pédagogie + numérique = apprentissages 2.0"



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Le dossier « Pédagogie + numérique = apprentissages 2.0 » par Rémi Thibert compile une multitude de résultats de recherche sur l’impact réel des TIC en enseignement. Je me suis étonnée de constater que peu de recherches valables sont en mesure de démontrer le réel apport des TIC sur les apprentissages et les résultats des élèves. En effet, je trouvais que depuis le début de la session, nous abordions simplement les aspects positifs qu’amenaient les TIC en enseignement, mais jamais il n’est arrivé qu’une étude confirme les bienfaits des TIC sans toutefois être contredite. Pourtant, le dernier gouvernement au pouvoir a investi massivement dans les nouvelles technologies, et ce, sans preuves de grands bénéfices sur l’apprentissage et sur les résultats des élèves. Comme le démontre le rapport Eurydice de 2011, malgré qu’il y ait un plus grand accès aux ordinateurs dans les foyers en Europe, cela ne signifie pas qu’ils soient utilisés pour des travaux scolaires car il y a un manque d’encadrement et de logiciels appropriés. C’est la même chose au Québec, « les TIC sont partout… sauf dans les salles de classe! » (CEFRIO, 2011) Les outils technologiques sont peut-être présents en salle de classe de manière physique, mais ils sont trop souvent peu utilisés. Par exemple, lors de mon stage, mes élèves avaient tous accès à un ordinateur portable, mais ils amassaient plutôt la poussière sur les tablettes. De plus, selon le rapport de l’IPTS pour la commission européenne de 2006, les TIC sont utilisées pour améliorer les pratiques existantes, mais leur utilisation n’a pas modifié la manière d’enseigner. Nous sommes donc encore dans le paradigme de l’apprentissage où l’enseignant transmet des savoirs à l’élève devant la classe. En effet, la plupart du temps, on utilise le projecteur ou le TBI pour présenter des PowerPoint, ce qui ne met aucunement l’élève au centre de ses apprentissages. De plus, selon le rapport Becta, les enseignants qui ont les compétences pour utiliser les TIC, demeurent réticents à les utiliser en classe. Il ne faut pas non plus négliger l’insuffisance dans la formation des enseignants concernant les TIC. Pourquoi continuer à investir autant dans des technologies peu ou mal utilisées? Rien n’indique que les TIC offrent la réponse à tous les maux de l’enseignement, malgré que l’on voudrait bien le croire parfois. 

Enfin, je trouve pertinent que l’on exige plus de recherches sur le réel impact des TIC pour savoir s’il est important d’investir autant pour leur rayonnement dans le domaine de l’éducation. En effet, un bon nombre de recherches de la méta-analyse concluent que la technologie a un impact modéré et même presque inexistant. Cependant, elles demeurent critiquées, car ce ne sont pas toutes les variables qui sont prises en compte. D’autre part, Thomas Russel conclut dans son écrit No Significant Difference que les études d’envergures sur les TIC n’arrivent pas à conclure de l’efficacité de TIC sur l’apprentissage. Les résultats qui concluent qu’il n’y aurait pas d’impact sur les apprentissages proviendraient du fait qu’il n’y a pas de changements pédagogiques de la part des enseignants. En résumé, nous investissons de façon massive sur des outils technologiques dont nous n’avons aucune preuve du réel impact sur les apprentissages, et ce, sans offrir la formation aux enseignants qui eux, s’en servent bien souvent de façon magistrale entrant, parfois sans le vouloir, dans le paradigme traditionnel de l’enseignement.  

Source:
Thibert Rémi (2012). « Pédagogie + Numérique = Apprentissages 2.0 ». Dossier d’actualité Veille et Analyses, n°79, novembre.
En ligne : http://ife.ens-lyon.fr/vst/DA/detailsDossier.php?parent=accu eil&dossier=79&lang=fr 

2 commentaires:

  1. Bonjour Christine,

    Comme tu le mentionnes dans ton billet, je trouve intéressant de voir des résultats de recherches qui démontrent les limites et les désavantages de l’utilisation des technologies en classe. En effet, après tous ces messages vantant l’utilisation des TIC que nous sommes habitués de voir, il est intéressant de voir une autre facette de leur utilisation à des fins pédagogiques.

    Je crois quant à moi que les TIC ne sont pas une solution miracle à une meilleure performance scolaire et au décrochage scolaire. Ils servent plutôt de support à l’enseignant, du moins c’est le constat actuel du rapport entre les TIC et les enseignants, vu le manque de connaissances et d’habiletés de ces derniers pour gérer des situations d’apprentissage basées sur les TIC et mettant les élèves au centre de leurs apprentissages. Je crois donc que les TIC peuvent aider l’enseignant à se dépasser mais qu’il reste encore de grands progrès à faire quant à la formation des enseignants concernant les TIC et à une utilisation pertinent de celles-ci.

    Merci

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  2. Je trouve que tu as trouvé les mots justes pour exprimer ce que je pense de l’utilisation des technologies en éducation. En effet, je crois qu’il s’agit d’un support à l’enseignant et qu’il n’est pas nécessaire pour offrir un enseignement de qualité. Cependant, lorsque l’enseignant utilise les technologies de façon adéquate, c’est-à-dire en mettant le jeune au centre de ses apprentissages, elles peuvent enrichir les pratiques pédagogiques

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